Infinity Trail Pavilly 2022

[Report de l’Infinity Trail Pavilly – 24h de plaisir 🙂 ]

C’est quoi cette course ?L’Infinity Trail de Pavilly est ce que l’on appelle une Backyard Ultra. L’idée est assez simple : 1h pour faire une boucle de 6,7 km, jusque là tout va bien… puis on recommence, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un coureur ou une coureuse en lice. Le temps restant à la fin de la boucle peut être utilisé à la récupération, à l’alimentation ou autre mais dans tous les cas il faut être de retour sur la ligne à xxhh00 pour une nouvelle boucle sans quoi c’est la disqualification.

Quelques records pour vous donner une idée :Record français : GUILLAUME CALMETTES 59 boucles,

Record féminin : COURTNEY DAUWALTER 68 boucles,

Record masculin : HARVEY LEWIS 86 boucles.

Voilà, c’est le genre de personnes que tu mets à courir devant chez toi quand tu pars en week-end, tu reviens ils sont toujours là et ils te feront encore coucou quand tu reprends ta semaine boulot.

Comment se préparer à ce type de course ?

Les Ultra Backyard sont un concept assez récent. Le format a connu une certaine popularité ces deux dernières années, suite aux restrictions causées par le COVID. Il n’y a donc pas de littérature massive pour la préparation de ce type d’événements, j’ai concocté un plan d’entraînement pour de l’ultra trail que j’ai ensuite adapté pour certaines séances spécifiques. Ces séances adaptées devaient ressembler le plus possible aux conditions de la course le jour J. Dans ce cas, j’ai tracé une boucle d’exactement 6,7 km en forêt, avec un peu de dénivelé, pas très loin de la maison. Un point clef dans cette préparation spécifique pour ce type de course est de marcher suffisamment. Dans la course on se retrouve à beaucoup marcher et si l’on n’a pas travaillé les muscles et tendons de la marche, qui sont un peu différents de ceux de la course, on a de grandes chances de se blesser. J’ai donc fait des sorties de marche/course allant jusqu’à 6h consécutives pour voir comment ça se passait. Mi décembre 2021, je me lance donc dans mon plan d’entraînement, avec une première sortie très longue lors de “Paris by Night”. Une non-course de 80 km où l’on doit suivre un rythme imposé d’un peu moins de 10 km/h tout en sillonnant Paris. Sur le papier, ça me semblait être un entraînement parfait, la réalité était un peu moins d’accord. Bilan tendinite sur l’un des tendons extenseurs de trucs dans le pied, un mois sans pouvoir faire de course à pied. Heureusement, je me suis mis au triathlon en septembre, j’ai donc basculé sur la natation et le vélo pour continuer à garder la forme (et la raison NDT) le temps de la guérison. Pour le reste de la préparation, j’ai largement diminué les doses de course à pied au profit du vélo pour limiter les risques de blessures. La fin de la préparation se passe bien, si l’on oublie le Trail Sud Touraine, un 46 km sur lequel je suis parti sur un rythme comme si j’allais courir 10 km. A noter que ça m’a servi de leçon et que j’ai travaillé mes allures et ma discipline sur les entraînements suivants.

Une fois la préparation terminée, à quelques jours de l’événement, j’avais beaucoup d’énergie, trop d’après Mathilde. Tout allait bien, à noter une petite tension sur le pied droit et d’autres petites tensions passagères probablement dû à l’arrêt de l’entraînement et au corps qui se relâche. Je crois aussi qu’il sait ce qui l’attend et qu’il essaie de me faire peur histoire d’éviter l’épreuve 🙂J’ai également profité de ces derniers jours pour concocter ma playlist idéale de course à pied. Un savant mixte de mes chansons préférées que je peux chanter à tue-tête, associées à des chansons rythmées pour me donner le tempo et un tas de recommandations de l’entourage, pour mettre un peu de variété et garder mon intérêt éveillé. Un dernier point important pour la course était de déterminer le découpage de celle-ci, des objectifs et des sous-objectifs. Partir pour courir 24h sans avoir préparé de plan de marche c’est donner toutes les raisons au cerveau de mettre le clignotant et d’arrêter.J’ai donc découpé la course de la façon suivante avec des objectifs et des sous-objectifs. 7ème boucle : passage du marathon12ème boucle : 50% de la course15ème boucle : passage des 100 km et record personnel de distance19ème boucle : record de ma durée d’activité d’épreuve maximum24ème boucle : Objectif principal, ça serait ouf de faire 100 miles30ème boucle : 200 km, si l’objectif est rempli et que je suis encore en forme ça serait dommage de gâcher

Tour 1 : Tour de chauffe, très important au niveau de la discipline. Il faut être carré dès le premier tour, pour se mettre dans le rythme de la course. J’adapte ce que j’ai testé à l’entraînement à la particularité du terrain, à savoir que tout le dénivelé se situe au début de la boucle donc l’essentiel du temps de marche doit se situer à ce moment-là. Quand on arrive en haut des bosses tout le monde se met à courir autour de moi. Je continue à suivre mon plan et marcher. Je suis dernier de la course, mais comme ça n’a aucune importance tant que je suis sur la ligne de départ à 00. J’avance sur la boucle et j’arrive à suivre scrupuleusement mon plan et j’arrive sur la ligne après 50-51 min.

Tour 2 : Durant le tour je me rends compte que les réglages de ma montre ne sont pas optimaux. De façon classique, elle a un système d’auto-lap (tour automatique) de 1 km, ce qui est peu utile pour ce que je suis en train de courir. Je change la configuration pour lancer moi-même les tours et savoir où j’en suis en termes de distance dans la boucle actuelle. La speaker en profite pour se moquer un peu de moi. L’ambiance est bonne sur le camp.

Tour 3 : Après les réglages faits sur le tour précédent, il est temps de faire la boucle parfaite en termes de tempo et de trouver les repères visuels associés. Finalement, mes repères sont le bout de la piste à 20 min, la prairie à 30 min, l’arbre couché à 40 min, le tas de bois à 43 min, cette dernière section me sert à réguler mon allure. Si je suis trop rapide sur la section arbre tas de bois, je marche, dans le cas contraire je cours. Si ça ne vous parle pas du tout c’est normal mais entre coureurs cette conversation avait l’air parfaitement normale pendant la course.

Tour 4 : Dès le quatrième tour j’effectue un premier changement de chaussures pour le même modèle en plus vieux. En effet, la paire avec laquelle je suis parti me faisait trop de frottements au niveau des doigts de pied à l’extérieur. Un frottement qui ne me pose pas de souci pour faire 40 ou 50 km mais sur 160 km je le sentais mal. Du coup, j’ai pris l’ancienne paire, en fin de vie, que j’ai ouverte à l’aide d’un couteau Suisse sur les côtés pour que les doigts de pied puissent exprimer leur besoin de liberté.

Tour 5 : J’ai couru, j’ai bu, je suis revenu – César

Tour 6 : Première chute de la journée, dans la catégorie cascade très classe, réception sur l’épaule et on repart dans le même mouvement que celui de la chute. Si vous connaissez un réalisateur que ça peut intéresser, je me suis pas mal entraîné à tomber, il ne faut pas hésiter à me contacter.

Tour 7 : Sur le tour précédent l’estomac a commencé à faire des siennes, alors ce tour je suis à la diète. Pas de nourriture et moins d’une demi-flasque d’eau, dans l’espoir que cette pause aide à tout remettre en place. Au passage on valide notre premier marathon, plus que deux et demi et on y est.

Tour 8 : C’est mon numéro de dossard, c’est aussi le signe infini et pourtant je n’ai rien à raconter sur ce tour 😕

Tour 9 : Première boucle de nuit. J’y vais assez calmement, le temps de prendre mes repères, de régler la frontale, de valider mon équipement de nuit.

Tour 10 : Deux chutes en moins de 2 km. Je sens que la lucidité commence à baisser. Au prochain tour, on met les actions correctives en place.

Tour 11 : Suite aux 2 chutes sur le tour précédent, je décide de réorganiser un peu mes temps de marche/course dans l’optique de marcher dans les secteurs plus techniques plein de racines fourbes et de courir sur les parties plus dégagées.

Tour 12 : Malgré un réglage de serrage au niveau des chaussures, j’ai toujours une douleur sur le dessus du pied. Je prends donc l’option de chausser ma troisième paire de basket, modèle On Cloudventure Peak, sans grande conviction. J’ai acheté ces chaussures dans le but de faire des distances jusqu’à maximum 20 km. Elles n’ont pas d’amorti et elles me semblent bien trop rigides pour faire de la longue distance, mais je n’ai pas trop d’options alors je teste en me disant que je ferai tourner les chaussures quelques tours avec un modèle, puis avec l’autre pour essayer d’avoir les avantages de tous les côtés en limitant les défauts. Spoiler, contre toutes attentes je vais garder le On-running aux pieds pour les 13 heures à venir.

Tour 13 : Sur la ligne de départ j’ai l’impression de voler. Le changement de chaussures m’a fait gagner presque 100g à chaque pied. Ça me donne un peu l’impression d’être passé de mes chaussures de sécurité à mes chaussures de ville.

Quelques mètres après la ligne de départ Mathilde me fait réaliser que j’ai oublié ma frontale au camp. Sprint de sa part pour aller la chercher, mais le temps d’aller sur notre emplacement et de jouer à cache cache avec la frontale le temps passe. J’ai envie de partir sur la boucle maintenant, mais sans frontale la nuit c’est quasi du suicide 😕 Le temps que Mathilde arrive, la boucle est lancée depuis presque 2 minutes. J’essaie de compenser en courant sur des sections marchées normalement. C’est dur physiquement, c’est dur pour le moral de dire que l’on a perdu autant de temps pour la récupération à venir, sur quelque chose d’aussi bête. C’est la boucle la plus dure que j’ai à faire physiquement et les photos prises à la fin de cette boucle en témoignent.

Tour 14 : C’est le tour clef de cette course. Avec le retard de la boucle précédente et le peu de récup, je pars bien entamé. J’ai une envie de dormir extrême. J’avance en zigzaguant, ma jambe gauche marche dans le bas-côté à gauche, puis celle de droite fait la même chose à droite. Je crois que même sur ma plus grosse cuite je n’ai jamais autant galéré à avancer droit. Sur un “éclair de génie”, je me dis que les oiseaux arrivent à voler en faisant dormir leur cerveau par moitié. Je me retrouve à fermer un œil en espérant que cette partie du cerveau s’endorme… Ça paraît complètement con et pour cause, ça l’est !Idée géniale suivante : courir dans les orties ! Bon ok ça paraît un peu extrême mais pour le coup c’est une bien meilleure idée que d’essayer de faire dormir son cerveau de façon dissociée. Ca pique les jambes, suffisamment longtemps pour que mon corps finisse par sécréter toutes les hormones qu’il faut pour tenir quand on ne dort pas.

Tour 15 : Dans la suite du tour 14, c’est un tour assez charnière dans la course. C’est le moment où je décide de mettre mon plan de course initial à la poubelle pour passer au feeling. Je déclenche le mode roue libre et je fais ce tour en courant “assez vite” sur une large partie du parcours. L’idée en mettant plus d’intensité est de forcer le corps à se réveiller. J’hypothèque potentiellement mes jambes pour les tours à venir, mais si je m’endors en cours de route il n’y aura pas de boucle suivante.

Finalement, la boucle se passe très bien. J’explose mon chrono par rapport aux boucles précédentes, le tout en validant le sous-objectif des 100 km.

Tour 16 : C’est bon, je suis de retour dans la course. Comme je l’entends souvent dans les podcasts, que j’écoute sur l’ultra endurance, il y a toujours des moments où l’on est au fond du gouffre puis quelques minutes, heures après on revit. Jusqu’à présent mes expériences avaient toujours été que lorsque ça allait mal, ça ne faisait que de s’empirer, mais cette fois-ci ça a été différent et je suis ressuscité.

C’est parti pour la deuxième course ! Musique à fond dans les oreilles. J’essaie de me concentrer à 100% sur où mettre mes pieds. En particulier sur le retour de boucle qui est assez exigeant avec les racines à fleur de sol, qui réussissent à m’envoyer 7 fois au tapis sur la durée de la course.

C’est aussi le moment où de brève hallucinations visuelles et auditives arrivent et où je me retrouve avec des dialogues internes du genre : Pourquoi cet arbre s’habille en chemise de bûcheron ? Oh le beau renard, à non c’est une souche. C’est étrange de mettre des haut-parleurs qui diffusent la musique dans la forêt !

Tour 17 : J’éteins ma frontale dans la montée, pour profiter de l’ambiance. Pas de jugement on s’occupe comme on peut après 17h de course 😛 Quand le coureur derrière moi me rattrape ça frontale balaie les abords du chemin et deux sangliers situés à moins de deux mètres de moi se font un petit sprint. Sensations fortes assurées. J’ai tout de même vérifié avec le coureur derrière moi que ce n’était pas des hallucinations et il m’a confirmé qu’ils étaient bien réels.

Tour 18 : Le tour tant attendu pendant lequel le soleil refait son apparition. Lors de la préparation, je me suis dit que, hors blessure sévère, arrivé à stade je devais finir la course. Les 3/4 de la course sont passés, le jour revient, ce qui signifie que l’on va gagner du temps sur les boucles. J’arrive au camp avec une douleur aux abdos et l’une à la cheville. Max s’occupe des abdos. Sur le coup, j’ai l’impression que la manipulation est légère, je ne sens pas l’effet, mais dès les premiers pas de course sur la boucle suivante, je me sens délivré d’un poids. C’est fou ce qu’ils peuvent faire ces magiciens des mains.

Tour 19 : C’est le tour du triple marathon. En soit ça n’a rien de vraiment particulier, mais c’est fou comment ces petits sous objectifs me donnent de la motivation pour aller terminer une boucle de plus.Comme Max n’avait pas eu le temps de traiter la cheville au tour d’avant, je m’allonge sur la table de massage et c’est partie pour une manipulation de ce côté pour faire passer un peu les tensions.

Tour 20 : L’équipe de supporters qui étaient partis se coucher pour la nuit est de retour. Ils sont devenus addicts. Dès le réveil à regarder où j’en étais, qui étaient les autres coureurs en course etc.

Tour 21 : J’étais parti sans plan particulier pour le tour, puis j’ai vu ce groupe de 3 coureurs à l’avant, que la speakeuse appelait les 3 mousquetaires. J’ai décidé de les suivre pour voir ce qui se passait un peu en tête de course. Le but était de prendre la température pour voir l’état de fraîcheur des gens et surtout d’observer les différentes stratégies suivies. Le rythme était facile à suivre sur une boucle, mais je leur tire mon chapeau bas d’avoir suivi ce rythme de boucle en boucle. Niveau stratégie sur la gestion course/marche ça ressemblait pas mal à ce que je faisais avec un peu moins de marche. Ce qui était intéressant par contre, c’était de voir à quel point ça facilite la vie de courir dans les pieds de quelqu’un. Ça permet d’avancer sans avoir à réfléchir au rythme, à quand marcher, quand courir. Là, un des coureurs faisait ce que l’on appelle le “pacing” (donner le tempo) pour le reste du groupe. J’ai eu l’impression en les observant plus tard, qu’à chaque boucle c’était un coureur différent qui mettait le rythme pour la petite équipe. Petite note bonus, que je n’arrivais pas à placer autre part dans l’article, mais qui me laisse pensif et que je voulais partager. Dans le groupe des coureurs en tête à chaque tour, l’un d’entre eux faisait du vélo entre les tours pour ne pas se refroidir les muscles. C’est vous dire à quel point les mecs étaient au taquet.

Tour 22 : Je réfléchis pas mal à ce que je vais faire à l’issue de la 24ème boucle. Je préfère m’y prendre en avance pendant que je suis bien, plutôt que d’y réfléchir sous les pressions positives ou négatives au dernier tour.Côté physique, au niveau des muscles ça va pas mal. Je ne vais pas dire que c’était une balade de santé, loin de là, mais je sens que je suis en bien meilleur état que sur le Trail Sud Touraine qui malgré “seulement” 46 km m’avait bien cassé musculairement. Ce qui m’ennuie plus c’est la cheville gauche. Je sens des tensions et régulièrement des douleurs au niveau du tendon d’Achille. Autant les muscles, à moins d’une déchirure, ça se répare en quelques jours, autant les tendons ça peut prendre des mois pour se réparer.

J’ai également des frottements au niveau de l’entrejambe où mon boxer scie littéralement la peau. Si je fais encore 10 tours comme ça je pense que ma jambe se détache du reste du corps.Sur le plan compétitif, je suis en passe de réussir l’objectif que je m’étais fixé, à savoir 24h / 100 miles. L’objectif bonus aurait pu être l’équipe de France d’Ultra BackYard. Ça voulait dire gagner la course ou faire au moins 35 tours. Sans sommeil la nuit précédente, je ne me sentais pas repartir pour autant de boucles de nuit et côté forme, après ma boucle avec les 3 mousquetaires, j’ai vu qu’ils avaient l’air d’avoir encore bien plus de jus que moi.

Tour 23 : Boucle très conservatrice au niveau de l’allure. Je sais que l’objectif est à portée de main. Même en ne faisant presque que marcher, conclure les 2 boucles est jouable. Objectif 0 blessure, on y va tranquille dans les descentes, on lève les pieds quand on voit des racines. En regardant mon téléphone pendant la boucle, j’apprends que Liudfid Invaders et Lucas Dufour, deux potes et collègues de boulot, ont décidé de me faire la surprise et se sont organisés pour venir de Paris, pour faire les supporters. J’ai trouvé ça assez osé de leur part de venir pour les boucles 23-24. Il fallait qu’ils aient sacrément confiance pour se mettre en route, en se disant que je serai toujours là quand ils arriveraient, merci pour la confiance.

Tour 24 : Last but not least! Il faut le terminer pour valider officiellement la boucle. J’y vais encore plus tranquille qu’à la boucle précédente. Tellement tranquillement que certains supporters commençaient à se demander s’il ne m’était pas arrivé quelque chose.

Tour 25 : Je me présente sur la ligne de départ, pieds nus, une bière SANS ALCOOL à la main. Pour encourager les 9 coureurs encore en compétition, avant de barrer mon nom de la liste des participants, tradition oblige.

Conclusions de cette Ultra BackyardPour commencer je tiens à remercier tous les supporters et les gens qui m’ont assisté. En particulier, Chantal Beuzelin-lambert et Christophe Beuzelin pour la partie logistique en amont, ainsi que Mathilde Palussière et Maxime Lambert, mon cousin étiopathe dans le Calvados, qui sont restés présents sur la durée de l’épreuve, nuit inclue ! Comme ça de l’extérieur on ne se rend pas forcément compte de l’importance qu’a l’assistance dans ce genre d’épreuve, mais je peux vous dire que c’est primordial. En particulier sur les boucles de nuit, où j’avais à peine plus de 5 minutes pour me préparer pour la boucle suivante. Les échanges à l’arrivée étaient expéditifs. Une suite de mots sans trop de liaisons concernant ce que je voulais : boire, manger, porter et où être massé. Il y a eu des moments presque comiques où Maxime me donnait des instructions sur les mouvements à faire pour la manipulation pendant que j’essayais de manger le pancake tout en essayant de répondre aux questions que Mathilde avait pour préparer la boucle suivante.Les remerciements faits, passons à ce que cette expérience m’a permis de valider ou pas en termes de gestion de course dans son ensemble . Niveau alimentation, tout est au vert. Côté matériel, chaussettes à doigts ultra validées. J’ai gardé la même paire sur 24h sans la moindre ampoule ou souci de frottement. Au sujet des chaussures, il va falloir que je revois ma stratégie. Sur un ultra classique je ne peux pas me permettre de partir avec la moitié de mon placard à chaussures pour changer tous les 10 km. Enfin le gros travail qu’il y aura à faire si je repars sur ce type d’épreuve ou plus long, sera sur la gestion du sommeil. Courir dans les orties, n’est pas une solution pérenne sur le long terme.

L’expérience générale de cette Ultra BackYard a été très positive. Je pense que c’est un super format pour tous les gens qui veulent préparer un Ultra classique et qui ont besoin de tester, le matériel, l’alimentation, le sommeil, etc. Aller la prochaine fois que je vous écris c’est pour vous raconter mon premier triathlon à moins que les randos en Norvège et Suède soient assez épiques pour également mériter que l’on tapote quelques mots.