Trail de Bourbon 2023
Si tu n’es pas coureur, la Réunion c’est une île avec des montagnes, des lagons et du punch, mais si tu es coureur et que l’on te dit “La Réunion”, ta première pensée c’est la « Diag ». La « Diag » est le gentil diminutif de la Diagonale des Fous, un beau challenge de 165 km et 10000m de D+ à travers l’île de la Réunion. Pour moi Réunion, ça rime avec trail de Bourbon cette année. Moins connue en métropole que sa grande sœur, ça reste une jolie course de 109 km et 6300 m D+ au milieu d’un gros tas de cailloux et de racines.
Mon choix s’est porté sur cette course après avoir passé 3h à galérer sur le trail des 80 bosses en décembre dernier, pendant lequel j’ai eu le temps de réfléchir sur les mauvaises motivations qui me poussaient à faire la Diag, ce qui m’a mené à la conclusion qu’il serait plus malin de m’inscrire sur le Bourbon. Et me voilà ici.
On est arrivé 3 semaines en amont de la course afin d’avoir le temps de profiter de l’île, de s’acclimater et de ne pas arriver sur les rotules le jour de la course. Première semaine on a attaqué dur dur les randos avec Mathilde en descendant dans le coeur de Mafate dès le 2ème jour. Paysages merveilleux, randos de ouf, bref on sait pourquoi on est là. S’en est suivi la phase culturelle : rhum, vanille.
A J-10 de la course on continue à explorer l’île de l’intérieur au sens littéral puisque l’on va visiter les tunnels de laves. L’expérience est unique, le guide très chouette on passe un excellent moment, sauf que je sens une contracture au niveau du cou. Le lendemain matin je suis complètement bloqué, monter dans la voiture est un calvaire et je souffre à chaque dos d’âne et chaque virage un peu serré, bref toutes les 2 minutes sur les routes de la Réunion. Malgré plusieurs massages de la part de Mathilde et 3 jours de patience, le souci persiste, alors pour ne pas hypothéquer la course je prends un RDV chez un ostéopathe.
L’osthéo est très cool. Il ne me demande pas si je viens pour faire la course mais sur quelle course je suis inscrit, le ton est donné. Lui est sur la Diag. On discute bien, on a l’air d’avoir des profils et niveaux assez similaires, le courant passe bien. Il arrive à me débloquer à 80%. Je lui en suis très reconnaissant. Je le suivais sur le live pendant la course, où il fait une belle perf un peu au-dessus des 35h.
La suite des vacances se passe sous l’eau. Ça fait 2 ans que l’on n’a pas plongé avec Mathilde et l’on voulait vraiment s’y remettre. De plus, c’est l’activité parfaite pour l’hyperactif que je suis à quelques jours de la course. On finit les plongées azotés, ce qui donne envie de dormir, sans pour autant avoir fait une grosse dépense énergétique. Bref kiff et récupération, il y a pire comme attente de course. On a la chance de voir des tortues, une raie et des dizaines de poissons exotiques pour remplir notre Pokédex.
Tic, tac le temps passe, derniers préparatifs, retrait du dossard et hop c’est le jour J.
Jour J
5h30, je me réveille les yeux grands ouverts. Depuis que l’on est ici, le réveil autour de 6h est normal pour être calé avec le soleil mais j’aurais bien fait la grasse matinée jusqu’à 7h00.
Je passe la première partie de matinée à m’occuper des sacs de ravitaillement avec Mathilde et à revérifier les temps de passage de mon côté et les temps de route pour Mathilde.
10h tout est fini, je commence à tourner en rond. J’allume le live de la Diagonale. Ça me permet de voir un peu des chemins que je vais prendre que je n’ai pas pu repérer. Même si ça a la bonne idée de m’occuper, quand je vois des champions comme François d’Haene être dans le mal absolu à cause de la chaleur dans Mafate ça stress un peu. Sieste
14h on décolle de St Denis pour Cilaos afin d’éviter de rajouter une dose de stress sur la route. Bien nous a pris, car à partir de l’Entre Deux on croise des dizaines de voitures des ravitailleurs de la Diagonale qui descendent de Cilaos. A de nombreuses reprises, la route ne permet pas de se croiser et malgré la présence de la police pour fluidifier la circulation je suis obligé de descendre faire la circulation tellement tout est bouché.
17h arrivée dans Cilaos, j’ai la boule au ventre, je gamberge. Je n’ai jamais fait cette distance en montagne en 1 fois, qui plus est sans bâton, je n’aime pas le chaud et la technicité des terrains donnerait mal à la tête à un chamois.
18h on se pose pour manger notre popote tout en regardant passer les gens de la Diagonale, partis la veille de St Pierre. Naturellement la magie du Grand Raid se met en place. On se met à discuter avec des gens qui attendent leur coureur. Je ne pense plus à la course, je me détends.
19h je dois quitter Mathilde et rentrer dans le stade pour préparer les vagues de départ. Rapidement je commence à taper la discussion avec d’autres coureurs. Tout le monde échange ses craintes, les repérages qu’il ou elle a fait, les objectifs. Le temps de se souhaiter bonne chance et l’heure est passée. Le speaker appelle la vague 1 sous l’arche. On se met tous à courir tel un joli troupeau de moutons.
Le départ
10, 9, 8 …. 3, 2, 1 Départ ! Feux d’artifice, foule en délire, bref l’ambiance que l’on nous avait promis à la Réunion.
C’est parti, le peloton est dense mais la route est large, tout le monde arrive à se positionner sans faire trop de slaloms. Très rapidement le pourcentage de pente augmente et vient naturellement ranger les coureurs selon leur niveau. J’ai une alerte, en effet dès que je mets un peu d’intensité, ma contracture des derniers jours se réveille, je crains qu’elle augmente avec le temps et le port du sac, mais dans tous les cas je ne peux rien faire d’autre que d’avancer, au pire on verra les kinés sur le premier ravito.
Après 45 min on arrive à la première difficulté au menu, la montée du Kervéguen. C’est brutal. Des marches inégales pouvant faire jusqu’à 50 cm de haut. Le peloton se met en place. Il est compliqué de doubler, mais à chaque virage en épingle j’arrive à prendre 2-3 coureurs en prenant la corde et de fils en aiguilles j’arrive dans un groupe grimpant à mon rythme.
Arrivé au refuge de la Caverne Dufour, je suis content du temps de grimpe, mais je connais et appréhende la section suivante. 1800m de D- dont une bonne partie technique. Je me lance dans le tas de cailloux que l’on a déjà fait en repérage avec Mathilde 10 jours auparavant. Ils sont toujours aussi nombreux et mal rangés. Je mets la musique et c’est “Highway to Hell” qui se lance, vu l’état du chemin et que je vais en direction de HELLbourg la musique me semble très à propos.
Je passe 30min à pester, m’exploser les malléoles et me faire doubler, avant d’atterrir sur la section suivante où je constate une bonne nouvelle. Deux semaines auparavant ça ressemblait à une rivière de boue, mais le soleil a bien séché tout ça alors je reprends du rythme et des gens et là… c’est le drame, ou presque ! Au moment de passer sur le pont un arbre me donne un coup de boule et fait tomber ma frontale. Je lache un gros “oh putain merde” qui fait que mes concurrents se retrounent et me permettent de voir ma frontale en équilibre sur le bord du pont, à, je dirais, 51% sur le pont 49% dans le vide. J’évite de faire un cliffhanger trop long, je saute sur ma frontale pour la remettre sur ma tête en me disant que 6h de nuit à la lumière du téléphone ça ne doit vraiment pas être fou. A partir de maintenant je regarde bien les arbres dans les yeux, même si au moins 3 de la bande arriveront tout de même à me piquer ma casquette plus loin dans la journée.
J’arrive tranquillement au Gîte de Bélouve où je passe un petit coup de fil à Mathilde pour la prévenir que je suis un peu en avance car on faisait la course. Elle a décidé de faire le tour de la montagne, par la route, soit 3h, pendant que j’ai tracé tout droit le 25km par-dessus la bosse en 4h20. Tout à l’air de s’être bien passé pour elle, je me réjouis de la rejoindre.
On arrive dans une descente courable mais technique. Je fais une mauvaise pose de pied et je sens instantanément qu’un truc à merdé, ça sera la surprise en retirant les chaussures à Hellbourg. La fin de la descente est assez inintéressante. Je l’ai déjà faite et l’esprit est porté sur le ravitaillement. Arrivé à celui-ci premier réflexe, retirer les chaussures pour constater que je me suis fait comme un gros pinçon sous le gros doigt de pied. Heureusement ma ravitailleuse préférée a la trousse de secours et je fais un peu de maçonnerie sous les pieds, en espérant que ça tienne. Le ravito se passe bien, Mathilde est efficace, on a de vraies toilettes, j’ai encore assez d’énergie pour écouter les conversations autour de moi et me rendre compte que les accompagnateurs sont vraiment les pires personnes à gérer pour l’organisation tellement ils peuvent être de mauvaise foi.
Je me remets en route, avant de rapidement me rendre compte que j’ai mis mon T-shirt à l’envers. Le temps d’apprendre à m’habiller, je me retrouve tout seul, sur une route qui descend sans un bruit, sans trop de balisage. J’ai un doute sur le fait d’être sur la bonne route mais la trace sur ma montre valide le sens dans lequel je me dirige alors je continue à avaler ces quelques kilomètres de bitume.
On finit par retrouver une route forestière et l’on grimpe enfin. Après 2h de descente, j’envoi. Dans le premier ⅓ de la montée je suis content de mon rythme, puis commence à apparaitre ce point blanc au milieu de mon champs de vision. Un peu comme les viseurs des anciens appareils photo. Avec l’expérience, j’ai appris à détecter ça comme l’un de mes premiers signes en cas d’hypoglycémie. En effet, j’ai trop envoyé sur le début de la montée, en oubliant de manger et c’est la sanction directe. On passe du statut d’athlète de 35 ans à octogénaire en train de traverser son EHPAD. Les gens commencent à revenir sur moi, ce qui ne m’arrive généralement pas en montée, la tête en prend un coup. Je décide de prendre bonne note de ma connerie. Je m’assieds sur un caillou histoire d’avaler 2-3 barres pour essayer de relancer la machine. Deux, trois coureurs me demandent si ça va bien, signe que mon état ne doit pas donner très envie. J’arrive à repartir, l’objectif est que mon viseur ne grossisse pas. Ti pas ti pas, comme ils disent ici, j’avance sur la bosse. Louison qui a décidé de ne pas dormir m’envoie un message, on échange quelques conneries ce qui me fait un bien fou à la tête. Je récupère un coureur en perdition qui se motive à sauter dans mes baskets. On se relaie pour avancer tranquillement. On voit un mec dans le mal sur un rocher qui nous dit qu’il ne veut pas bouger. On lui explique notre concept de la caravane des mecs en fin de vie. Il finit par nous accrocher. Le concept à l’air tellement vendeur que l’on finit par être un groupe de 5. Bon an mal an, nous arrivons au ravito de la Plaine des Merles. L’ambiance est spéciale, à l’entrée du camp une quinzaine de coureurs en couvertures de survie, le reste de coureurs assis en rang d’oignon le nez planté de leur soupe ou leur café. Je prends quelques tartines de pain au pain, un café, je m’aligne avec le reste de mes compères. J’attends que le viseur disparaisse.
Et voila un Guillaume tout neuf, c’est partiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! On refait un petit bout de bosse avant de se lancer dans une longue descente un peu technique jusqu’à La Nouvelle. Je jette un coup d’œil à ma montre. Tiens c’est marrant ce triangle bleu. Je tritouille les boutons, mais rien ne se passe, elle semble être très branchée géométrie ce soir. Je ne m’énerve pas, je cache ma montre sous mon buff et je me dis que je verrai ça au prochain point de contrôle. Arrivé à La Nouvelle rien à faire, la montre est buggée et ne veut pas redémarrer. A partir de maintenant c’est tout à la sensation. Pour les allures j’ai mon tableau de marche dans mon téléphone, je consulterai donc mon avancée de ravito en ravito. Beaucoup plus philosophe que je ne l’aurais pensé je me dis que c’est un bon apprentissage au lâcher prise, moi qui suit assez orienté data.
Décollage de La Nouvelle jusqu’à Marla, du pur bonheur. On peut courir pour du vrai. J’ai même le temps de lever la tête pour voir le ciel étoilé magnifique sans craindre de me faire agresser par des racines ou des cailloux. Deux, trois passages de rivière un peu rigolos et on est déjà au ravitaillement suivant : Marla. Je suis au top de ma forme, je connais le tronçon à venir pour l’avoir fait dans l’autre sens. Je me ravitaille rapidement et je vole jusqu’à Roche Plate en profitant pendant 2h de la beauté de Mafate au levé du soleil. Je crois que c’est pour ces moments hors du temps que l’on court en montagne aussi longtemps.
Roche Plate, je prends un petit coup au moral en me rendant compte que j’ai perdu ma veste de pluie. C’est chiant parce que ça coûte cher, que ça fait partie du matériel obligatoire et accessoirement que c’est pratique quand il pleut, même si ça n’a pas l’air d’être dans le thème de la journée. Le ravito est assez chargé, en effet jusqu’à présent nous ne courrons pas sur les mêmes sentiers que la Diagonale mais à partir de maintenant tout le monde prend la même route.
Du coup le mode PacMan est lancé. On mange les petits bonhommes jaune (chaque course à sa couleur, la Diag était jaune cette année). Ils sont globalement très sympas et nous laissent passer facilement. On les encourage et félicite, ils ont 50 bornes de plus que nous dans les jambes et viennent de passer leur seconde nuit dehors. On arrive doucement à l’ilet des Orangers et ça commence à chauffer. Ayant bien en tête les images de François d’Haene la veille, je prends le temps de me tremper à chaque fois que l’on passe près d’un point d’eau. Puis la section suivante me paraît horriblement longue. Je n’ai pas bien fait mes devoirs sur cette section et il fait tellement chaud que mes doigts plein de sueur n’arrivent pas à déverrouiller mon téléphone pour voir où j’en suis. Il fait chaud, c’est long, j’ai l’impression qu’ils ont planqué le ravitaillement de Deux Bras. Je profite de deux rivières pour les traverser à gué histoire de me rafraîchir les pieds et les nettoyer un peu de la boue de la nuit. Enfin le ravito.
Je galère un peu à retrouver Mathilde, le ravitaillement est énorme. C’est l’armée qui s’occupe de la logistique de ce ravitaillement, ils ont ramené des tonnes de trucs dont des pastèques, meilleur fruit possible sous 30°C. Des gentils kinés me prêtent une chaise. Je change de chaussures/chaussettes et j’en profite pour refaire un peu de maçonnerie, les pieds ayant encore bien pris dans les descentes, mais les briques posées plutôt dans la nuit sont encore en place.
Un bisou et câlin bien suant et c’est parti pour le fameux Dos d’âne. Une bosse de 700m de D+, avec des jambes entamées et un soleil un peu énervé. Ayant appris de mes leçons de la nuit, j’y vais tranquille. Même si ça me parait terriblement lent je remonte encore les petits bonhommes jaunes. Après avoir croisé environ 1000 randonneurs allant dans l’autre sens, j’arrive enfin sur la route qui marque la fin de la montée. Surprise ! il pleut. Vous vous rappelez l’histoire de la perte de la veste de pluie tout ça tout ça… me voila donc trempé de sueur et de pluie à attaquer la descente. Le vent créé par le fait de courir me glace. Arrivé au checkpoint je sors ma couverture de survie et avec l’assistance d’une bénévole je me forge un plastron couleur métallique avec celle-ci. Je fais un bruit insupportable de paquet cadeau que l’on ouvre en boucle, mais ça fait le taff contre le vent et l”hypothermie. Quand j’arrive au chemin Ratinaud ce n’est quand même pas la grande forme. J’ai un peu froid, j’ai du mal à manger, je n’arrive pas à me servir de mon téléphone pour avoir le réconfort des copains ou simplement prévenir Mathilde que je vais être en retard pour ne pas qu’elle s’inquiète. J’essaie de pleurer, je n’y arrive pas du coup je me dis que ça ne va pas si mal et je me remets en route.
Au fur et à mesure de la descente, les jambes reviennent. Il fait également suffisamment chaud pour que je retire mon habit de lumière. Je vois un schtroumpf devant moi (un autre coureur du Bourbon puisque l’on est en bleu). Je me mets en tête de le rattraper. Je le double, il me double, bref on se tire gentiment la bourre ce qui nous permet de ne pas trop voir le temps passer dans la descente puis sur le long segment de plat pour arriver au ravito.
Mathilde était un peu inquiète, mais rapidement on se lance dans la valse des flasks, des t-shirts à changer et de la nourriture à prendre. Je lui annonce un ravitaillement express pour le prochain point de passage. J’ai des jambes et un peu de jus en réserve. Mon objectif maintenant : ramasser le plus de schtroumpfs possible d’ici à l’arrivée. Go, go, go trotti marche jusqu’au fameux chemin des anglais, qui est considéré pour beaucoup comme le boss final de la Diag. J’ai repéré la section, j’ai du jus. Je monte à un rythme ok, sans me mettre dans le rouge car j’ai l’intention de lâcher les gaz dans la montée du Colorado.
Comme prévu à Grande Chaloupe, ravito express. Mathilde fait des photos pour se moquer de moi, ce qui me donne envie de repartir encore plus vite 🙂 La première partie de la montée est toujours sur ces pavés en pierre volcanique typiques du chemin des anglais, j’attends avec impatience la fin de cette section pour passer la seconde. La montée est longue mais je croise des gens cools avec qui on discute une dizaine de minutes avant que je leur fausse compagnie. Je tombe sur Patrick Montel au milieu du chemin. Les copains m’avaient fait une blague sur l’opportunité que j’avais de me faire interviewer par lui quelques jours avant car il était à la Réunion. Je prends donc le temps de m’arrêter et de faire un petit selfie, cadré comme moi seul sait le faire. Ensuite c’est la même blague que sur toutes les courses, les bénévoles et supporters pensent être sympas en t’encourageant à faire cette dernière bosse, sauf qu’à la 5ème dernière bosse tu as envie de redescendre voir ces gens et leur demander s’ ils ne se foutent pas un peu de toi. Mais la dernière dernière bosse arrive enfin !
Je demande à un passant de me déverrouiller mon téléphone, mes doigts étant toujours de mini torrents. Un petit coup de fil à Mathilde et on attaque la descente finale ! Comme je n’avais pas fait de chute jusqu’à présent je prends le temps de tomber dans le début de la descente pour valider ma chute réglementaire par course. Le groupe de coureurs que je venais de doubler m’a donné un 9,5/10 en chute artistique et m’a encouragé à faire un show trail & cascade. Plus sérieusement, ça m’a remis les esprits en place. Ne pouvant pas passer sous les 22h, je me suis dit que ça ne valait vraiment pas le coup de se faire mal à 5 bornes de l’arrivée, alors j’ai fait la descente en slow motion. Puis on arrive sur le bitume, un matériau très ambivalent pour les traileurs. On passe notre temps à dire du mal de lui, mais quand la fin de course arrive on rêve d’une belle autoroute 4 fois 4 voies.
Au dernier virage on rentre dans le stade de la Redoute, il y a plein de gens c’est cool. Tiens la tête de Nathalie, une amie d’amie qui nous a rendu service en début de séjour et qui est venue me soutenir à l’arrivée. Dernière ligne droite, petit coucou à Mathilde, saut 360° putaing c’est fini ce chantier.
22h30’03 objectif atteint.
Même si la course à pied est un sport individuel, le collectif est très important pour réussir. Cette fois j’aimerai mettre en lumière mes compagnons d’entraînements :
Antoine : toujours présent quand il s’agit de monter des marches ou tourner autour d’une église, tout comme prendre le dernier train de nuit et se tapper 45 bornes pour renter à la maison un dimanche soir.
Louison : hey tiens si on faisait [plan à la con], il est là 🙂
Romain : la gazelle qui s’est mise au trail. Il aime les vacances sportives solitaires au milieu des montagnes, mais accepte d’être mon compagnon de route 2-3 jours pour faire de bons week-end chocs
Clémence : sur le vélo ou à pied, c’est toujours un plaisir de l’entendre râler. Elle m’apprend à râler de bonne humeur, une compétence souvent sous-estimée.
Benjamin : même si nos calendriers ne fonctionnent pas toujours bien on est arrivé à faire quelques sorties, que ça soit dans son Limousin chéri ou à Tours. J’ai beaucoup appris en suivant de prêt sa TDS cette année.
Mathilde : en plus d’être un super ravitailleuse c’est aussi une partenaire d’entraînement. Parce que même si Madame n’aime pas courir tout ça tout ça, elle est bien présente pour faire 110 km de rando, 7000m D+ en 5 jours, le tout en étant malade. Niveau résilience, j’ai pris des notes à appliquer le jour de la course.
Sur ce je vous laisse, il faut que j’étudies le calendrier des courses de l’année prochaine 😀