Une semaine de vélo en Bretagne

En post confinement, nous avons une semaine de congés en juillet.

Comme toujours, la préparation de nos vacances est légère : place à la liberté ! Mais une étape reste incontournable : le choix du lieu. 

J’ai toujours dans l’idée de me préparer à notre grand périple en vélo : nous ne partirons pas sans eux ! Et parce que covid, parce que j’avais très envie de plonger, Guillaume propose la Bretagne. Pour cibler un peu plus, nous commençons par chercher un centre de plongée. Les Glénans, archipel réputé parmi les plus beaux sites de plongée en France métropolitaine, ne sont pas retenus pour des raisons logistiques (c’est un peu compliqué pour moins d’une semaine, surtout avec des vélos). Un mal pour un bien, on réserve à Crozon, presqu’île qui a une signification toute particulière pour moi (et pour un certain groupe des 6 !). 

On prévoit aussi en ligne de mire le festival photo de La Gacilly, que nous avons déjà fait (plusieurs années pour moi) et qui est toujours très chouette. 

Ce sera donc un trajet Quimper-La Gacilly

C’est parti !

TrajetDistanceD+
Quimper-Penmarch67,6352
Penmarch-Douarnenez103,5747
Douarnenez-Crozon47,5586
Crozon-Carhaix81,5837
Carhaix-Pontivy89,5265
Pontivy-Roc Saint Sauveur73,1167
Roc Saint Sauveur-La Gacilly34,698
Total497,33 052

Jour 1 – samedi 18 juillet 2020

Les couleurs de la côte finistérienne sud

Je suis réveillée avant mon réveil par l’excitation du départ. Ce sont mes premières vacances en vélo !

Il ne reste qu’à terminer les sacs, faire un peu de rangement et pleins de bisous au chat.

Le trajet jusqu’à la gare puis en train se passe sans encombre. C’est un TGV, donc nos vélo ont leur place de réservée.

Arrivés à Quimper sous un beau soleil, on prend le temps de manger un peu avant de démarrer, il n’est pas loin de midi.

On commence alors à pédaler, direction décathlon pour des achats de dernière minute (une chambre à air par exemple) ! Il y a un food truck crêperie sur le parking : ça sent la Bretagne !

Finalement, le périple commence vraiment : on pédale plein sud, vers la mer.

Le première portion n’est pas très longue, mais pas des plus agréables : une départementale à 70 avec un peu de circulation. Au moins ça roule bien. 

Il fait un temps magnifique. Les passages à l’ombre des arbres sont même les bienvenus. 

Un peu avant Benodet, on traverse l’Odet sur un pont qui nous offre une vue de premier choix sur l’océan.

De l’autre côté du pont, on s’accorde une petite pause pour finir notre déjeuner et boire un thé/café, au bord de l’eau. Je sens déjà tous les bienfaits des vacances !

Une fois que nous avons rejoint la voie verte n°5, on alterne les petites routes et les chemins, en suivant la côte et le GR. On slalome régulièrement dans des lotissements ou derrière les dunes, et à chaque fois que l’océan apparaît c’est un émerveillement. L’eau est claire, d’un bleu-vert magnifique, le sable est presque blanc, avec les rochers ça fait des contrastes superbes. Vivement la plongée ! 

Nous nous arrêtons dans un camping. Pas facile de trouver un endroit au calme pour bivouaquer sur la côte en juillet, et une bonne douche fera du bien.

Je fais une pause lecture sur la plage pendant que Guillaume cours 30 minutes, puis apéro, repas et jeu.

À part la fumée du barbec’ des voisins directement sur la tente et Malo qui s’est fait gronder 1000 fois (un petit garçon, pas un chat !)… Le camping était plutôt pas mal. 

Ces vacances commencent très bien !

Jour 2 – dimanche 19 juillet 2020

Traversée d’Audierne

La nuit n’a pas été idéale. Un peu de mal à s’endormir avec le bruit des voisins, mais surtout je me suis pas mal pelée ! C’est humide la Bretagne…

La journée commence sous un ciel couvert avec un peu de vent, mais on profite quand même bien de la voie verte. Elle est vraiment sympa et poursuit son alternance entre petites routes de campagne et chemins de bord de mer.

On profite d’une pause ravitaillement à Plovan (on fait les courses à chaque repas pour ne pas porter trop de nourriture à chaque fois) pour prendre un café en terrasse et le soleil fini par se lever, c’est agréable.

Les paysages sont exactement ce qu’on pouvait attendre d’eux, des vrais clichés bretons : des maisons blanches ou en pierre avec des toits en ardoises et des hortensias devant chacune, des plages au sable quasi blanc et une eau super claire. C’est magnifique.

On avance le long de la côte pas mal vallonnée. Ça monte et ça descend sans arrêt, mais heureusement pour moi les montées ne sont jamais trop longues !

On atteint finalement le bout du monde : la pointe du Raz. Même si en chemin nous n’avons croisé presque personne (l’avantage de la véloroute !), le parking est plein.

La pointe du raz, un des bouts du monde

La pointe du Raz c’est aussi la fin de la véloroute. À part un passage dans du sable (pas facile de pousser les vélos allourdis par les sacoches !), elle s’est avérée vraiment top ! Bien équilibrée, bien indiquée, très jolie. Maintenant, on va devoir se débrouiller pour atteindre Crozon.

Pour le reste de la journée, le but est d’avaler quelques km pour être tranquilles demain et arriver à l’heure pour la plongée. 

On suit les indications Google map, ce qui s’avère plus surprenant que prévu. En effet, cela nous fait passer par un petit chemin un peu VTT, mais plutôt rigolo. 

On retrouve la route et on coche une nouvelle case des clichés bretons : la bruine. Heureusement, à peine le temps d’être humide que c’est terminé.

Alors on pédale. Et là, bam, pour la première fois de ma vie je passe les 100km !! Ça fait sacrément mal aux fesses, mais aussi très plaisir. 

On trouve un camping juste avant Douarnenez, où on peut acheter du cidre et des galettes : idéal pour finir la journée.

On se délasse les jambes en allant à pied jusqu’à la mer. C’est très reposant de regarder l’océan, même seulement quelques minutes. Ça clôt parfaitement cette journée.

Jour 3 – lundi 20 juillet 2020

Campagne bretonne, à la sortie d’un champ de maïs

La nuit a été moins froide et surtout bien moins humide que la veille. Résultat, ce matin la tente est sèche. Il n’y a pas de petit bonheur !

Il reste un peu plus de 45km avant Crozon, donc avant une petite pause plongée dans ce voyage en vélo.

On ne coupe pas à l’habituelle pause café pour lancer la journée, et c’est parti.

On se laisse de nouveau guider par Google map. On aurait pu s’en douter avec notre expérience de la veille, le mode vélo de cette appli est un peu taquin. En effet, elle ne fait pas la différence entre vélo de route, cyclotourisme et VTT. Pire, parfois elle propose même des chemins par lesquels un VTT ne passerait pas ! Résultat, pour ne donner qu’un exemple : on a dû pousser les vélos dans un champ de maïs, on a fini avec les jambes pleines de griffures, tout ça pour le pas gagner de temps voir en perdre… Bref, la matinée a été un peu difficile. À retenir donc : se méfier de Google map. C’est sympa de couper par des petits chemins mais ils ne sont pas toujours praticables.

Finalement on a rejoint une départementale bien roulante, ça a fait du bien au moral et ça nous a permis d’arriver pile à l’heure à Morgat. 

Le temps de digérer une pizza bien méritée sur la plage et c’est parti pour notre première plongée bretonne.

Tout ça est bien fatiguant. On prend le temps de se poser pour un petit apéro, on rentre tout tranquillement au camping et on fait la routine du soir. Tente, vélo, repas. Gastronomie de haut voyage : semoule à la sauce tomate et aux champignons forestiers, tout ça sans cuisson !

Pour finir la journée, grand nettoyage pour les vélos comme pour nous.

Jour 4 – mardi 21 juillet 2020

Plage de Morgat

Nuit une nouvelle fois un peu froide : il faut se rendre à l’évidence, je ne me suis pas assez équipée. Encore une leçon à retenir ! 

Après une petite lessive matinale (on profite de ne pas faire de vélo avant demain), on rejoint la plage de Morgat en vélo pour la plongée. Ça descend, il est tôt, il fait beau : c’est un vrai régal !

Deux plongées entrecoupées d’un pique nique au bord de la mer, le temps passe à une vitesse folle. 

Petite histoire : la plongée de l’après midi n’a failli pas pu se faire. Sur un malentendu, nous n’avons pas été inscrits au planning de l’après midi. Pour récupérer le coup, l’instructeur nous a quand même emmenés avec le groupe et a enchaîné 2 plongées pour nous intégrer à la sortie ❤️

Nous avons vu pleins de belles choses (poulpes, oursins, anémones, crevettes, crabes, poissons, jungle de laminaires…) il n’a pas fait trop froid, on a bien discuté (centre au top !) : que du positif.

On retourne au camping, et ce soir la tente est déjà montée, c’est repos !

Jour 5 – mercredi 22 juillet 2020

Pont de Térénez

Maître mot ce matin : efficacité. On a paqueté vite et bien.

La 2ème partie du voyage commence, nous quittons la côte pour traverser la Bretagne d’Ouest en Est par le centre.

Avant de retrouver une voie verte, il faut rejoindre Carhaix. Nous empruntons donc des départementales.

Le cadre est agréable. En particulier, nous avons fait une pause au soleil sur un pont très sympa, avec une jolie vue sur un fleuve.

C’est un peu vallonnée, parfois même pas qu’un peu (j’ai dû pousser mon vélo pour la première fois du voyage). 

Les paysages sont tout de même un peu monotones, le centre Finistère est très agricole, mais c’est assez reposant (pour l’esprit, pas pour les cuisses ni les fesses !). 

À ce rythme, on ne traîne pas. Environ 80km plus tard, à 15h30, on arrive au camping de Carhaix. C’est agréable d’avoir un peu de temps pour se reposer (bière, lecture, sieste, téléphone, podcast…) ou pour courir pour Guillaume.

Pour la soirée, nous rejoignons le centre de Carhaix pour ce faire un petit resto. C’est très calme, pour ne pas dire triste ou mort. Il y a très peu de choix de resto, on s’installe en terrasse dans une pizzeria, qui au final n’est pas super. Carhaix ne nous laissera donc pas une super impression, à part son camping. 

Jour 6 – jeudi 23 juillet 2020

Canal de Nantes à Brest

La nuit à été un peu humide, l’intérieur de la tente est bien mouillé. On met un peu plus de temps à se préparer, les mains sont froides, mais on a pris notre petite routine.

Le camping donne directement sur la voie verte. Après un tout petit peu de route, on rejoint le canal de Nantes à Brest et son chemin de halage.

C’est quasi plat, à part une petite bosse à chaque écluse, et le revêtement est plutôt bon.

Les écluses s’enchaînent, il y en a des dizaines ! Contrairement à ce à quoi je m’attendais , cette portion du canal n’est pas si monotone que ça, les paysages sont quand même variés.

Le temps est tout à fait adapté au vélo : quelques nuages pour ne pas avoir trop chaud et on est bien à l’abri du vent.

On pique nique un peu après Gouarec. Je sors un bouquin, Guillaume commence une sieste. On se fait stopper par un début de pluie mais au final la pause aura quand même duré 45 minutes.

On ne va pas pouvoir ranger les k-way de l’après-midi mais ils seront à peine mouillés. Ça reste agréable de rouler avec ce temps.

Sur le plat, les km défilent assez vite. On arrive à Pontivy vers 16h. On s’arrête au camping municipal. Après des chemins poussiéreux, la douche nous appelle !

Pontivy

On flâne dans Pontivy, ville très mignonne (capitale centre Bretagne !), et on s’accorde une bière en terrasse et un dîner dans un restaurant italien, aussi en terrasse.

Jour 7 – vendredi 24 juillet 2020

Encore le canal de Nantes à Brest

La nuit à été bonne, il fait bon, c’est reparti le long du canal. Les 25 premiers km se font tranquillement. Le chemin est bitumé, c’en est fini de la poussière. On remonte, puis on redescend les très nombreuses écluses. On prend quelques gouttes, mais pas suffisamment pour être mouillés.

On fait une pause petit déjeuner à Rohan, au pmu. Les pmu, ce sont souvent des valeurs sûres : il y en a partout et ils sont ouverts toute la journée.

On repart le long du canal.

À un moment, on croise un couple avec une petite qui a cassé une roue de roulotte. On arrive à les aider un peu, mais une pièce est cassée, et pas de magasin de vélo à moins de 35km de voie verte. Heureusement, nous ne sommes pas les seuls bons samaritains et certains ont une voiture pas loin. On les laisse entre de bonnes mains.

Aujourd’hui, on a “que” 60km à faire alors on traîne un peu, on discute avec les autres cyclotourisme qu’on croise (et il y en a beaucoup).

Nouvel incident, Guillaume se prend une bête dans l’œil. Ça ne passe pas, heureusement il ne reste que 5km jusqu’à Josselin. Après un passage à la pharmacie et un pique nique dans la vieille ville, très jolie, en mode médiéval, ça va mieux.

Après autant de pauses, on roule plus vite. On arrive sans nouvelle péripétie au camping du jour, au niveau de Roc St André.

Temps calme au camping, c’est quand même les vacances ! Ça permet de sympathiser avec nos voisins, et avec une famille néerlandaises qui était déjà au même camping que nous à Pontivy. On a bien parlé avec eux, c’était très chouette. Au final, Guillaume leur a laissé le jeu Bandita qu’on avait emmené, et une de leur fille nous a fait un chouette dessin 🙂 

Le vélo, ça crée des liens !

Jour 8 – samedi 25 juillet 2020

La Gacilly, penant le festival photo

La nuit à été bonne, même pas trop froid. Par contre, petite surprise au réveil : Guillaume s’est fait voler son short et son slip (sales!) qu’il avait laissé sur son vélo. C’est complètement abusé et assez étrange, mais on ne va pas se laisser abattre.

De mon côté, je suis un peu grognonne. Je commence à me lasser du canal, et comme ça sent la fin je deviens impatiente. Mais ça file assez vite, et on fini par quitter le canal pour rejoindre la Gacilly. C’est agréable de finir par des routes bien roulantes et d’avoir des chouettes descentes. Le plat c’est bien mais c’est comme tout, je préfère le changement ! Du coup, je suis presque contente aussi d’avoir quelques montées 😊

On arrive dans le village quelques minutes avant mes parents, que l’on retrouve pour la journée : timing parfait. En bonus, mon frère est avec eux !

C’est la fin des vacances, on met les vélos sur le porte vélo. Mais c’est le début d’un bon we, et cette semaine de vacances à vélo une première pour moi qui me permet d’assurer que ce ne sera pas la dernière.