En vélo jusqu’au plateau de la bête du Gévaudan
Nous avions prévu de partir 2 semaines avec nos vélos en Écosse, fin septembre. Nous avons dû revoir nos plans pour prendre en compte la pandémie de covid-19, mais pas question d’annuler complètement nos vacances.
Un we entre amis se profile à côté du Mans le we du début de nos vacances, nous partirons donc de là. Nous décidons de rejoindre en vélo d’autres amis, en Haute-Loire. On peut presque tout faire en véloroutes : nous suivrons la Loire (sur “la Loire à vélo”) puis l’Allier (sur la “Via Allier” ou v70), jusqu’au plateau de la bête du Gévaudan.
Au bilan :
- 16 jours, dont 1 dans le train, 4 entre amis, 1 jour de pause, 13 de pédalage (oui ça fait plus que 16, mais certains jours nous avons pédalé un peu et vu des amis !)
- 16 nuits, dont 2 en bivouac, 5 en camping, 3 en hotel et 6 chez des amis
- 841,5 km roulés
- 5 430 m de dénivelé positif
- 1 crevaison
Voici quelques faits marquants ou amusants de ces vacances.
Les plus et les moins de ces deux véloroutes
Nous avons remonté la Loire le long de “la Loire à vélo” entre Tours et Nevers.
Cette véloroute est globalement bien indiquée, plutôt roulante et il y a très peu de passages sur des routes fréquentées. Il y a peu de dénivelé et on croise beaucoup de villes et villages pour se ravitailler. Ce n’est donc pas prise de tête.
L’atout majeur de ce trajet c’est la diversité des paysages. Certes on voit beaucoup la Loire, mais après tout c’est le but et elle est magnifique, avec les châteaux qui se succèdent, les bancs de sable et les très nombreux oiseaux. Mais au-delà de ça, on s’en éloigne parfois pour traverser des vignobles et de très jolis villages. Ça met un peu de dénivelé, permet de changer de type de chemin/route et apporte une chouette variété.
A contrario et de façon peu logique, c’est la monotonie de certains passages que je retiens comme point négatif. Trop souvent, la véloroute se résume à une petite route accessible uniquement aux riverains/agriculteurs, surélevée, tracée presque toute droite, avec une vue qui se limite à des champs de maïs.
C’est particulièrement désagréable avec un vent de face, ce qu’on a eu pendant 2 (longs) jours.
Nous avons ensuite suivi la V70 entre Nevers et Brassac-les-mines (avec un détour au milieu).
Cette véloroute est bien moins correctement indiquée, il est utile d’avoir une carte ou un GPS. Elle est aussi plus perdue au milieu de nulle part et demande donc d’être un peu plus prévoyant sur le ravitaillement.
Niveau paysage, c’est assez frustrant de voir si peu l’Allier pour une véloroute qui s’appelle la “Via Allier”, mais la campagne environnante est très jolie, et la route est faite de détours appréciables qui permettent de traverser de très jolis villages.
La meilleure descente et la plus grosse montée
Nous avons croisé quelques “collinettes” pendant ce voyage. Les montées ne sont pas évidentes, mais sans elles il n’y aurait pas de descentes 🙂
La plus grosse montée, c’est l’arrivée du voyage. Presque au terme d’une journée de plus de 1100m de dénivelé positif au total, cette longue montée d’environ 7 km pour 450 m de d+ a fait mal aux cuisses. Heureusement, il faisait frais, le paysage était sympathique et la route bien roulante. C’est presque plus facile que des mini portions très pentues dans des chemins caillouteux. Et puis, l’idée de la descendre quelques jours plus tard, ça motive !
La descente que nous pouvons élire “meilleure descente du voyage”, c’est celle que nous avons faite en arrivant sur Issoire. Elle était longue, pentue mais pas trop, avec quelques petits virages mais pas trop, donc une bonne visibilité, sur une route bien faite. Et il faisait beau 🌞
Une partie du voyage sous le thème de l’eau
Nous avons été gâtés avec la météo, surtout au début du voyage mais aussi de façon plus globale. Par contre, le passage à Vichy a été assez humide.
Nous sommes arrivés dans la ville en fin d’après-midi, il faisait un temps correct. Nous nous sommes installés dans le camping, nous sommes allés manger en ville. Le temps était toujours correct, on a même eu le droit à un joli couché de soleil.
Mais dans la nuit, il s’est mis à bien pleuvoir et ça ne s’est plus arrêté une minute !
Le matin, blottis dans nos duvets, nous avons passé en revue nos options. Bizarrement, l’idée de pédaler toute la journée sous la pluie en partant déjà un peu mouillé par le paquetage ne nous enchantait pas du tout. Nous avons plutôt choisi de passer la journée à Vichy. Après avoir trouvé un hôtel avec un check-in le plus tôt possible, chillé une grosse partie de la matinée dans les duvets, paqueter toutes nos affaires un peu sous la pluie et un peu à l’abri de la terrasse couverte d’un Mobil-home, pris notre chambre, étendu toutes nos affaires pour les faire sécher, il pleuvait toujours autant.
Très bonne coïncidence, c’était un dimanche et ce we là il y avait un salon du jeu à Vichy. De quoi nous occuper notre après-midi 😃
Le soir, nous décidons de ne pas faire de nouveau un resto mais de manger des fajitas dans la chambre. Nous préparons aussi le repas du lendemain midi : j’ai pu expérimenter la cuisine à la bouilloire avec une salade de coquillettes, courgettes, poivrons confits et tofu mariné maison ! C’était franchement pas mal.
Le lendemain matin, la pluie tombait encore. Avec toutes nos affaires bien sèches, un bon repas dans la popote et une pause dans des thermes en ligne de mire, nous sommes repartis aussi motivés que s’il avait fait beau.
Qui dit pluie, dit gadou dans les chemins. Nous avons pu tester la boue type glaise du Puy-de-Dôme 😅
On est donc parti de Vichy vers Royat (et ses thermes) sous un temps humide, mais rapidement, la pluie a cessé. Ayant quitté la Via Allier, nous suivions Google map, comme d’habitude entre routes et chemins. Avec prudence, nous avons évité quelques chemins qui ne nous inspiraient pas confiance, ne semblant pas très praticables après plusieurs jours de pluie. Mais un chemin a tout de même eu raison de nous. Il était très bien, jusqu’à ce que les graviers laissent place à un genre de boue très collante. Malgré nos pneus lisses et notre absence de garde boue, cette matière visqueuse était suffisamment collante pour s’accumuler et bloquer nos roues. Il a fallu procéder à un premier écrémage et rouler difficilement sur l’herbe pour arriver à atteindre une route. Nous avons refait un léger décrottage et nous nous sommes arrêtés chez un bon samaritain qui nous a permis d’utiliser son jet d’eau pour nettoyer tout ça. On est resté boueux, mais un peu plus présentables et surtout nos vélos ont pu de nouveau rouler normalement.
Une expérience intéressante à vivre… mais une seule fois !
Mêler l’utile à l’agréable
Nous avons comme projet de déménager dans quelques mois. Partir de Paris. Mon travail me permet de bouger assez facilement (en étant pas trop exigeant), il y a des postes dans toutes les préfectures de France. Le choix se fera en grande partie à partir des opportunités de travail, mais il faut quand même trier un peu ces 90 et quelques villes potentielles et savoir où on est prêt à aller.
Notre trajet nous a permis de traverser 7 préfectures, que nous avons donc regardées avec des yeux de potentiels futurs habitants. Petit bilan tout à fait partial, dans l’ordre chronologique de nos pérégrinations :
- Le Mans : ville assez agréable, qui nous a fait une impression plutôt positive. Par contre, les alentours (la campagne sarthoise), ne nous ont pas du tout emballé. Donc bof.
- Tours : nous sommes vraiment passé en coup de vent, mais nous connaissons déjà un peu. Ville très sympa !
- Blois : ville agréable, mais vraiment petite.
- Orléans : ville agréable et vivante, l’aménagement des berges est top. Elle est proche de Paris, assez grosse mais on est vite dans la campagne. Que du bon 🙂
- Nevers : nous n’avons pas du tout accroché. Beaucoup de magasins fermés en fin d’après-midi en semaine, beaucoup de magasins condamnés, centre pas très vivant.
- Moulins : joli, mais vraiment petit.
- Clermont-Ferrand : ville sympathique et vivante, mais très étendue. Difficile d’en sortir en vélo. C’est d’autant plus dommage que les alentours sont très sympas.
En plus de notre repérage des préfectures, nous avons aussi “rentabilisé” notre voyage avec un petit stop dans un magasin de vélo.
A l’entrée de Nevers, nous avons aperçu un magasin de vélos. Comme j’avais depuis quelques jours une roue qui ne roulait pas tout à fait rond, nous nous sommes arrêtés. Le piège ! Le magasin était top, le personnel compétent et prêt à aider… nous sommes restés un moment et nous sommes repartis avec pleins de choses. Roues gonflées et réglées, direction ajustées, pour Guillaume une nouvelle selle, pour moi une nouvelle béquille, des pédales automatiques/mixtes et une paire de chaussures à clips.
Dire que sur Paris, il y a 2 mois d’attente pour avoir un rendez-vous du type, c’est ce qu’on appelle un arrêt bien rentabilisé !
Deux petites fiertés
Pendant ces vacances, j’ai dépassé pour la première fois les 1000 m de dénivelé positif en une journée 💪. Je ne suis pas une fan des montées, c’est un gros morceau pour moi. C’était un moment particulier parce que nous les avons dépassés pile en haut de la plus grosse montée du voyage, et nous étions pile à 1000 m d’altitude.
Pendant ces vacances, j’ai aussi testé pour la première fois (et adopté) les pédales automatiques. J’appréhendais un peu ça, même si j’avais très envie de tester et je me rendais bien compte de l’intérêt d’en utiliser. Nous nous sommes posés un moment sur un chemin de halage désert, un matin, en repartant de Nevers, pour que je teste mes achats de la veille. Au début, j’ai cru que je n’arriverai jamais à clipser ! Mais tout vient à point, à force de tester ça a fini par venir. Si je ne suis pas du tout tombée le 1er jour, le deuxième j’ai fait 2 chutes à l’arrêt. J’ai ajouté une troisième chute à mon palmarès, dans une petite descente type vtt. J’avais déclipsé une pédale, en anticipation, mais concentrée sur la descente j’ai oublié que mon autre pied était resté clipsé 😅. Plus de peur que de mal, je m’en suis sorti avec quelques bleus.
Ça fait partie du jeu, je ne regrette pas du tout de m’y être mise.
En bonus, le concept de pont-canal
Loire, sur toute une portion (près de 200 km, est longée par le “canal latéral à la Loire”. Je ne vais pas rentrer dans les détails ici. Ce qui m’intéresse, ce sont les ponts-canaux.
En effet, ce canal traverse notamment mais pas que la Loire elle-même et l’Allier. Et pour ces traversées, il passe sur un pont. Effet de mise en abîme garanti !