GR10 7/8

Levé, tranquille . Nous nous mettons en route. Arrivé au village en une dizaine de minutes. Je scanne rapidement les commerces, en fait la seule auberge du village, à la recherche d’un café mais rien n’est ouvert. Nous faisons le plein d’eau et c’est parti pour la journée, enfin c’est ce que nous croyons. Après moins de 15 minutes de marche nous tombons sur une ferme ouverte au public qui propose de vendre des jus et autres sirops. Nous nous arrêtons pour savoir s’ils font du café. L’ouvrier sur place nous répond que non, puis bloqué, réfléchit et nous invite à prendre le petit dej avec lui et son collègue. Il nous explique qu’il faut juste attendre 30 min. Mon cœur est tiraillé : café ou avancer, puis je me rappelle que nous sommes en vacances. Nous nous accordons donc cette pause. Trente minutes plus tard nous voilà donc attablés avec ces 2 potes dont l’un est arrivé là après avoir stoppé sa traverse du GR10 et être tombé amoureux des lieux, et l’autre à décidé de rejoindre son pote quelques mois plus tard. Nous parlons montagne et jeux de société, que j’ai repéré à travers la verranda, puis il est temps de se mettre en route car “on n’est pas là pour pas être ici !” Le plan de la journée est de faire une boucle hors GR. Nous avons décidé de nous aventurer à faire la jonction entre 2 traces, qui se rejoignent par “un sentier” non balisé. Au vu de la galère quelques jours plutôt avec un sentier, nous ne nous attendons pas à un joli segment bien visible. Le temps semble au beau fixe, nous sommes excités à l’idée de quitter un peu les sentiers balisés. La montée se passe sans souci. Le temps est parfait. Nous montons parfois d’énormes marches mais nous avons bien l’impression de progresser. Seul les trente dernières minutes paraissent un peu longues, nous savons qu’il y a un lac juste là quelque part mais il reste invisible. Nous finissons toutefois par y parvenir. La vue est superbe, nous avons presque l’impression que ça vient d’être retouché sur Photoshop. Même si ce n’est pas le cas, on a l’impression d’un lac à débordement avec sa petite île au milieu. Un spot parfait pour photos d’influenceurs.Nous étudions la carte en mangeant afin de trouver la meilleure facon de passer d’une trace à l’autre. Après que Mathilde ait décidé de passer à droite de la montagne, je me mets en quête de trouver les cairns. Ça fonctionne pour quelques temps, puis plus rien. Un doute s’installe quand nous voyons des trailers passer de l’autre côté. Après discussion il semble que la lecture de la carte de Mathilde soit bonne. Je sors la boussole et tout droit jusqu’au sommet. Nous passons dans un énorme ébouli dont les pierres font parfois notre taille. Les mètres de dénivelés positifs passent rapidement à ce rythme. Nous finissons par revoir des cairns ce qui confirme que nous étions sur la bonne route. Arrivé en haut, superbe vue à 360° d’un côté le lac où nous avons mangé, de l’autre le lac vers lequel nous allons. La trace pour descendre n’est pas évidente mais avec le lac en ligne de mire ça devrait bien se passer. Au fur et à mesure où nous descendons, le brouillard arrive vers nous. Arrivés au niveau du lac nous nous trouvons de nouveau dans une purée de pois. Petit stop au niveau d’une cabane de pêcheur tout confort inclus : lits, cheminée, bouteilles de vodka à demi pleines. C’est à partir de là que les choses se compliquent. Le sentier balisé pour redescendre du deuxième lac n’existe pas. Le brouillard reduit nettement la visibilité. De nouveau Mathilde étudie la carte, les courbes de niveaux et donne une direction générale. A partir de là, je prends le relais en essayant de trouver des marques de chemins. Comme nous sommes dans un endroit peu touristique et qu’il s’agit du début de la saison de rando, les chemins sont peu marqués mais après 2-3 arrêts cartes et une trouée qui nous permet de voir au loin le chemin que nous souhaitons rejoindre nous finissons enfin par avoir la confirmation que nous descendons du bon côté

🙂

700 m plus bas, nous voyons les premiers signes de balisage. Nous prenons note en nous promettant de contacter l’IGN pour leur donner des infos fraîches sur ce chemin soit-disant balisé. La descente est longue, très longue. Et très pentue. C’est technique, nous marchons la plus part du temps en dévers. Elle paraît interminable mais nous finissons par rejoindre le GR10. Mathilde s’arrêterait bien mais j’argumente à base de 1h de marche = bière, plus café le lendemain. Devant des arguments aussi forts elle ne peut pas résister et nous nous mettons en route vers Luz St Sauveur où nous ferons un camping et un apéro pour nous féliciter de cette journée.